Compte rendu des tables rondes sur le développement durable en ACM
Participants : Animateurs et responsables des Accueils Collectifs de Mineurs (ACM)
Cette session de tables rondes avait pour objectif principal de réfléchir à l’intégration du développement durable au sein des ACM et à la sensibilisation des jeunes sur cette question. Les animateurs ont échangé sur les défis actuels, les opportunités et les meilleures pratiques pour intégrer cette thématique dans les activités quotidiennes des ACM. Le développement durable a été discuté non seulement en tant qu'enjeu environnemental, mais aussi en tant que levier social et éducatif.
1. Compréhension et définition du développement durable
La discussion a débuté par une clarification de la notion de développement durable. Les animateurs ont convenu de la nécessité d’avoir une vision commune du concept, tout en restant accessibles pour les jeunes. Le développement durable repose sur trois piliers interdépendants :
- Environnemental : Réduire l'empreinte écologique, préserver la biodiversité, limiter la pollution et gérer les ressources naturelles de manière durable.
- Social : Favoriser l’inclusion sociale, la justice, et l’accès aux ressources essentielles pour tous. Ce pilier inclut également la promotion de la solidarité intergénérationnelle et interculturelle.
- Économique : Promouvoir une économie stable et durable, qui génère des bénéfices à long terme tout en respectant l’environnement et les communautés.
Stratégie pour les ACM :
Les animateurs ont suggéré d’utiliser des exemples concrets pour rendre ces concepts abstraits plus tangibles pour les jeunes. Par exemple, expliquer le développement durable à travers la consommation responsable (réduction des déchets, tri sélectif, etc.) ou l’économie d’énergie (gestes quotidiens comme éteindre les lumières en quittant une pièce).
Actions concrètes :
- Ateliers de sensibilisation : Sessions régulières pour expliquer les bases du développement durable aux jeunes, en utilisant des visuels et des activités interactives.
- Exemples pratiques : Utiliser des anecdotes du quotidien comme le gaspillage alimentaire ou la surconsommation d’eau pour illustrer ces notions.
2. Stratégies d’animation pour la sensibilisation des jeunes
Les animateurs ont ensuite partagé des idées d’activités pour sensibiliser les enfants et les adolescents aux principes du développement durable tout en rendant les sessions divertissantes. Il a été souligné que les activités doivent être adaptées aux différents groupes d’âge et rendre les jeunes acteurs du processus, plutôt que de simples observateurs.
- Jeux pédagogiques : Les jeux permettent de créer une dynamique d’apprentissage ludique et engageante. Quelques exemples partagés :
- Chasse au trésor écologique : Les jeunes doivent trouver des objets recyclables dans un espace donné, les trier correctement, et réfléchir à leur seconde vie.
- Jeux de rôle sur la gestion des ressources : Les participants prennent les rôles de décideurs qui doivent gérer des ressources naturelles limitées dans une ville fictive.
- Activités en plein air : La nature constitue un excellent cadre pour sensibiliser les jeunes, car elle leur permet de comprendre les enjeux environnementaux directement.
- Ateliers biodiversité : Observations de la faune et de la flore, créations de nichoirs pour les oiseaux ou d’hôtels à insectes.
- Jardin pédagogique : Créer un jardin potager permet aux jeunes de s’initier aux principes de la permaculture et de comprendre l’importance de cultiver de manière durable.
- Projets participatifs : Pour développer un sens de la responsabilité et de l’initiative, les jeunes peuvent être impliqués dans des projets durables :
- Gestion de compost : Apprendre à recycler les déchets organiques et comprendre le cycle de la décomposition.
- Projets artistiques à partir de matériaux recyclés : Encourager la créativité en utilisant des déchets recyclables pour créer des œuvres d’art ou des objets utiles.
Actions concrètes :
- Calendrier d’activités : Planifier des activités mensuelles spécifiques au développement durable (plantation d’arbres, tri des déchets, concours de recyclage, etc.).
- Formation des jeunes ambassadeurs : Créer des équipes d'ambassadeurs parmi les jeunes pour qu'ils deviennent des relais de bonnes pratiques écologiques dans les ACM.
3. Défis et obstacles à la sensibilisation
Les animateurs ont identifié plusieurs défis majeurs à la sensibilisation au développement durable au sein des ACM. Ces obstacles peuvent limiter l’efficacité des actions entreprises, mais des solutions ont également été proposées.
- Manque de temps : Les ACM fonctionnent souvent sur des plannings serrés, où de nombreuses activités doivent coexister. Trouver du temps pour intégrer le développement durable de manière régulière peut s’avérer difficile.
- Solution : Intégrer des principes de développement durable dans toutes les activités, même celles qui ne sont pas explicitement liées à l’environnement. Par exemple, encourager le recyclage pendant les activités artistiques ou l’économie d’eau pendant les pauses.
- Diversité des publics : Les jeunes venant de milieux différents n'ont pas tous le même niveau de sensibilisation au développement durable. Certains enfants peuvent déjà avoir une conscience écologique tandis que d’autres n’y sont pas du tout exposés dans leur quotidien.
- Solution : Adapter le discours et les activités en fonction du public. Utiliser des exemples locaux et pratiques, tout en favorisant l’échange d’idées entre les jeunes eux-mêmes.
- Compétition avec d'autres intérêts : Certains jeunes peuvent préférer des activités plus classiques comme le sport ou les jeux vidéo, au détriment des actions de sensibilisation environnementale.
- Solution : Rendre le développement durable attrayant en l'intégrant à des jeux ou des compétitions, comme des challenges écologiques (par exemple, qui ramasse le plus de déchets pendant une activité en plein air).
4. Partenariats et ressources disponibles
Les animateurs ont reconnu l’importance des ressources externes pour mener à bien des projets de sensibilisation au développement durable. Il a été proposé d’élargir la portée des ACM en collaborant avec des partenaires spécialisés.
- Partenariats locaux : Travailler avec des associations environnementales locales, des municipalités ou des ONG pour bénéficier de leur expertise, ainsi que des ressources et supports pédagogiques qu’elles peuvent offrir.
- Exemple : Inviter un représentant d'une association de recyclage à animer un atelier avec les jeunes sur le tri des déchets ou le recyclage.
- Supports pédagogiques : Utiliser des ressources multimédias pour capter l’attention des jeunes.
- Documentaires et vidéos : Utilisation de courts métrages ou documentaires adaptés à l’âge des jeunes pour leur expliquer des concepts clés comme le changement climatique ou la pollution des océans.
- Outils numériques : Des applications et des jeux en ligne axés sur l’écologie et la gestion durable des ressources.
Actions concrètes :
- Développement de partenariats durables : Établir des relations pérennes avec les acteurs locaux du développement durable pour des interventions régulières dans les ACM.
- Création de ressources internes : Les animateurs peuvent également produire leurs propres contenus pédagogiques (fiches, vidéos) adaptés aux besoins spécifiques des jeunes qu'ils encadrent.
5. Évaluation et suivi des actions de sensibilisation
Enfin, pour s'assurer que les actions de sensibilisation ont un impact durable sur les jeunes, il est important d’évaluer régulièrement leur efficacité. Les animateurs ont souligné la nécessité de suivre les comportements des jeunes et de mesurer les résultats concrets de leurs interventions.
- Suivi des comportements : Observer si les jeunes adoptent des gestes écoresponsables après les activités. Par exemple, s'ils réduisent leur consommation de papier, s’ils éteignent les lumières lorsqu’elles ne sont pas nécessaires, ou s’ils respectent les consignes de tri.
- Charte écologique : Proposer aux jeunes de signer une charte les engageant à respecter certaines actions en faveur de l’environnement, comme ne pas gaspiller l'eau, recycler, ou respecter les espaces verts.
- Évaluation régulière : Organiser des moments de retour d'expérience avec les jeunes pour savoir ce qu'ils ont retenu, ce qu'ils trouvent motivant ou ce qu'ils pensent pouvoir encore améliorer. Ces moments de réflexion collective permettent aussi d'ajuster les activités futures.
Actions concrètes :
- Mise en place de chartes environnementales : Élaborer des chartes adaptées à chaque groupe d'âge, expliquant les actions concrètes que chaque jeune s'engage à suivre.
- Évaluation ludique : Utiliser des quiz, des discussions de groupe ou des jeux pour mesurer les connaissances acquises après chaque activité.
Conclusion :
Les tables rondes ont mis en évidence l'importance d'intégrer de manière systématique le développement durable dans les ACM, à la fois comme un thème éducatif et un projet concret. Les animateurs se sont engagés à mettre en œuvre des activités dynamiques et interactives pour que les jeunes deviennent des acteurs du changement. Ils prévoient de continuer à se former et à collaborer avec des partenaires spécialisés pour offrir aux jeunes une éducation enrichissante sur les enjeux du développement durable.